Avant d'entamer de nouveaux projets pour débrider ma créativité et perfectionner mes techniques, j'ai fait un bilan de tous ceux réalisés ces dernières années.
Cela peut paraître étrange de procéder à un bilan avant d'entamer un nouveau parcours.
Mais, pour l'avoir expérimenté cette année, je trouve qu'il est intéressant, avant de se fixer un cap, de savoir d'où l'on part pour ne pas risquer de se lancer dans l'aventure comme un poulet sans tête.
A quoi cela sert-il ?
Un bilan, permet de faire une état des lieux de ce qui a fonctionné, de ses dysfonctionnements, des stratégies mises en œuvre face aux imprévus, etc.
Tout cela, je vous propose de le détailler comme suit:
1 - S'appuyer sur ses réussites
L'objectif est de lister les projets qui ont abouti, les grands succès et les petites réussites, pour prendre conscience de ses forces et se faire du bien au moral!
Le cerveau n'est jamais mieux motivé qu'en étant récompensé. Or les pensées positives sont les meilleurs récompenses et boosters qui soient. Cela améliore notre vision de notre environnement et de nous-même.
Régulièrement, je vois des créatifs professionnels ou amateurs se remettre en question, douter jusqu'à stagner et être sur le point de jeter l'éponge... j'avoue passer par ces phases moi aussi. Avoir ma liste de réussites dans mon kit de survie, me permet de dépasser ces moments et d'avoir sous les yeux mon chemin de progression passé et d'imaginer celui à venir. C'est aussi une très bonne stratégie pour calmer le syndrome de l'imposteur.
Vous pouvez voir une partie de ce qui figure sur ma liste dans les rubriques projets et compétences de ce blog.
Le projet couture qui apparaît en tête, qui me donne le plus de satisfaction en tant que créatrice et en tant que femme qui le revêt, celui que je pourrais embarquer en douce sur une navette spatiale est ma fameuse robe rouge.
Je remercie d'ailleurs ce regard extérieur qui m'a accompagné avec bienveillance pour faire ce premier tri de tous mes projets au mois de juin.
En effet le travail de préliminaire au bilan peut être inconfortable à faire seul. Un avis extérieur objectif et sans jugement peu aider à faire la part des choses entre les vrais réussites et ce qui est à améliorer.
Alors si vous ne l'avez encore jamais fait, listez tous vos projets petits et grands, aboutis ou pas, réussis ou pas. Datez-les si possible. Essayez de vous remémorer le temps passé à prendre plaisir ou galérer dessus. Evaluez votre niveau de satisfaction. Puis classez-les: les réussites totale d'un côté, les catastrophiques et les projets inachevés de l'autre.
Pour cette première étape ne restez concentré que sur les réussites totales.
Votre cerveau a besoin d'une liste booster d'énergie.
Si ce n'est déjà fait, prenez les en photos et organisez-les pour les mettre en valeur soit juste pour vous dans un mini-album, soit pour les partager avec d'autres créatifs. Les réseaux sociaux peuvent aussi servir à cette valorisation des compétences en intégrant une communauté bienveillante.
2 - Apprendre de ses actes manqués
Entre les réussites et les catastrophes, entre ces deux extrêmes, il y a les inachevés.
"Ne pas confondre vitesse et précipitation.
O
ui, vous avez beau le savoir. Mais voilà, un excès d'assurance, l'envie de terminer rapidement, un projet que vous imaginiez maîtriser, un passage à l'action sans mesurer toutes les données, vous vous êtes retrouvé à prendre un raccourci (exemple, ne pas faire de toile) qui vous a fait perdre du temps et gagner la case passe deux tours. Ce super projet que vous pensiez faire aboutir en deux jours, vous prend deux semaines ou deux mois, deux ans, voire termine au placard.
Ces inachevés sont une chance d'améliorer votre méthode de travail et de gagner en efficacité pour les prochains.
Questionnez les motifs de retards ou d'abandon. Ils vous sont personnels et révélateurs de votre mode de fonctionnement:
- Pourquoi mes finitions sont encore en attente ?
- Pourquoi je coince sur ce point technique? En ai-je mal évalué le niveau ?
- Pourquoi ce petit modèle de blouse que je refais pour la dixième fois m'a pris autant de temps cette fois-ci ?
- Pourquoi je n'arrive pas à terminer les cinq projets que j'ai commencé pour cet hiver?
- Pourquoi ma peur prend de telles proportions face à certains points techniques?
- Pourquoi je galère sur la pose de la braguette de mon pantalon?
Après le pourquoi, viendra le comment, la recherche de solutions.
Souvent prendre le temps de faire une pièce d'étude ou une toile, c'est un gain de temps pour le projet fini.
Terminer des finitions fait appel à notre autodiscipline ainsi qu'au confort visuel: un ourlet à la main requiert une attention et un effort soutenu de notre vue... si vous avez l'habitude de vous mettre à votre couture la nuit, ne soyez pas étonné de repousser cette étape.
Au bout de la dixième blouse, votre cerveau vous envoie peut-être le signal qu'il est temps de sortir de votre zone de confort et de travailler un autre modèle juste pour varier les plaisirs ou plus challengeant?
La difficulté à affronter un point technique n'est pas seulement liée à un manque de compétence. Je vous raconterai dans un autre post ma grande histoire façon "je t'aime moi non plus" avec la braguette.
Ne vous autoflagellez pas. Gardez en tête que votre objectif est de mieux comprendre comment vous fonctionnez et de déterminer les voies d'amélioration.
3 - Transformer ses échecs en leçons de vie
Qui n'a pas connu le dérapage de la surjeteuse, qui vient mordre à un endroit improbable au lieu de fignoler les marges de couture en toute fin de confection, est béni des saintes et déesses qui patronnent les arts du fil et du tissu!
Il y a une dose d'incertitude dans tout nouveau projet.
Même un modèle qui semble confortable et ne pas amener de nouveau challenge peut déboucher sur une catastrophe.
Erreur de taille, longueur d'ourlet insuffisante, une pièce mal découpée...le bon côté de ces petites catastrophes, c'est d'apprendre à rebondir et progresser en technique. C'est le fameux "on apprend de ses erreurs". Ce sont aussi des possibilités de faire appel à votre créativité et de prendre conscience de vos ressources.
Les grosses catastrophes, je les appelle les gueules cassées, sont celles que j'estime irrécupérables quelle que soit la solution envisagée, avec le niveau de compétence du moment et en faisant appel à l'autodiscipline (J'évite de me baser sur la motivation à récupérer le coup, cela étant très subjectif).
Ma dernière date du premier confinement, un corset.
C'était mon deuxième et j'ai cumulé l'excès de confiance, la précipitation, le coup de ciseaux mal évalué et le changement de morphologie... enfin toute une histoire que je vous conterai dans mon prochain post.
Grâce à lui, après avoir pris le temps de digérer ma déconvenue, j'ai travaillé sur mon mindset.
En effet un gros ratage, vous offre la chance de poser un autre regard sur votre savoir-faire technique ainsi que sur votre état d'esprit global et votre mental face à vos compétences.
Alors si dans votre bilan apparaissent des projets que vous vivez pour le moment comme des échecs, si vous ne les avez pas encore balancés à la poubelle, mettez les de côté. Laissez-les reposer à l'ombre, loin de votre sensibilité. Autorisez-vous à pleurer un coup. Et oubliez-les le temps qu'il vous faudra pour y revenir sereinement plus tard.
Pour conclure ce bilan a pour intérêt de commencer à constituer une boîte à outils et/ou un kit de survie du sewing addict en panique ou du créatif en perte de sens. Alors pour résumer:
Profitez des derniers jours du mois de décembre pour faire votre bilan des projets de 2021 et aussi des plus anciens si vous ne l'avez jamais fait.
Rédigez votre liste de réussite comme premier outil de votre kit de survie
Identifier votre méthode de travail, ce qui fonctionne et les voies d'amélioration
Célébrez votre créativité et croyez en vos ressources
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